Alexei Grinbaum est philosophe et physicien. Chercheur au laboratoire Larsim du CEA-Saclay, il est spécialiste de l’information quantique. Depuis 2003, il s’intéresse aux questions éthiques liées aux nouvelles technologies, notamment aux nanotechnologies, à l’intelligence artificielle et à la robotique. Il a été coordinateur pour la France de l’Observatoire européen des nanotechnologies et partenaire du projet européen » Recherche et innovation responsables en pratique » (RRI-Practice). Membre du Comité national pilote d’éthique du numérique et de l’IA et de la Commission d’éthique de la recherche en numérique (Cerna), il a publié » Mécanique des étreintes » (Encre Marine, 2014) et » Les robots et le mal » (Desclée de Brouwer, 2019).
H5N1 synthétique. La connaissance du vivant, sa recherche et ses effets. Le cadre juridique et son application. Le débat public et le débat entre scientifiques : un tableau déontologique. L'évaluation des risques est-elle efficace? La NSABB américaine, son rôle et le cas émergeant CRISPR-Cas9. La responsabilité du chercheur.
En 2013, un article accuse le débat autour des faibles doses d'être imprégné de « mythes ridicules ». L'auteur, qui semble traumatisé par l'état des relations science-société, y dénonce « les convictions, ennemies de la vérité plus dangereuses que les mensonges ». Une expression si virulente doit inciter la communauté scientifique, notamment celle qui travaille sur la question des faibles doses, à se demander s'il est opportun de bafouer à ce point les différentes « convictions » qui influencent la perception des risques. Les mythes sont-ils effectivement si ridicules ?
Entre le réel et l'utopie, la recherche en robotique et, plus généralement, en intelligence artificielle attire beaucoup d'attention. En partant des visions de l'homme augmenté, je propose une analyse des questions éthiques de la robotique qui débouche sur des recommandations concrètes pour les chercheurs, basées sur le rapport de la Cerna. Je critique la conception du robot comme rival de l'homme et j'avance un schéma alternatif fondé sur la notion d'imitation.
Qu'est-ce l'éthique des sciences ? Les relations science-société et le débat public. Le rôle de la définition : le cas des nanomatériaux et celui de la biologie de synthèse. Quatre piliers de la définition : vie, intentionnalité, complexité, modularité. Biosûreté : le cas de H5N1 synthétique. Aspects juridiques. Questions de justice distributive autour de l'artémisinine. Le vivant en récits.