Après avoir suivi des études de médecine et s’être spécialisé en psychiatrie, Jacques Antoine Malarewicz a exercé les responsabilités de chef de service au sein d’une clinique spécialisée dans la prise en charge des adolescents. En parallèle de son activité de psychothérapeute en cabinet privé, il intervient également en entreprise et auprès de consultants et de coachs en tant que formateur et de superviseur. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’hypnose éricksonienne, à l’approche systémique, à la thérapie familiale et de couple, ainsi qu’aux interventions dans les grands systèmes. Son dernier ouvrage, » La folie dans tous ses états » est paru aux éditions Humensciences en mai 2022.
Comment définir la folie et donc la normalité ? Pas moins d'une vingtaine de siècles ont été nécessaires pour tenter de tracer la frontière. Psychiatre et psychothérapeute, Jacques Antoine Malarewicz dévoile avec talent cette histoire trop méconnue. Il a fallu passer de l'âme à l'esprit et de l'esprit à la psyché ; s'éloigner du terrain religieux pour laisser place à la médecine. Il a fallu l'obstination de quelques médecins qui se sont fait les porte-parole de leurs patients. Sans tabous, l'auteur raconte aussi son métier et dénonce les psychiatres qui ne font que prescrire des médicaments ainsi que les charlatans, « vendeurs auto-validés de bonheur factice et de développement personnel ». Bien plus qu'une histoire des troubles psychiques, ce livre est une formidable psychothérapie.
La psychiatrie, en tant que discipline médicale est née au 19ème siècle. En ce que l’esprit était, selon toutes les apparences, l’objet de mouvements qu’il s’agissait de décrire et de comprendre, il a bien fallu donner un nom à ce primum movens qui produisait ce qu’on a longtemps appelé les intermittences du cœur ou de l’âme. À une époque où la physique était obnubilée par l’émergence de l’électro-magnétisme et de la thermodynamique, s’est imposée la question de l’énergie. Cependant, bien d’autres notions avaient déjà été proposées. Entre l’imagination chez Descartes, le conatus pour Spinoza et, plus proche de nous, toutes les élaborations concernant la volonté, la force, l’élan vital cher à Henri Bergson, le vitalisme, qui trouve ses origines au 18ème siècle, tend à resurgir sous le masque d’une vision qui se veut spirituelle, volontiers anti-matérialiste et holistique de la vie psychique. Cependant, de nos jours, c’est l’énergie qui est la plus souvent invoquée notamment dans la plupart des pratiques en psychothérapie. Bien qu’elle ne soit jamais définie avec précision — ce qui n’est pas surprenant —, il convient que cette énergie soit positive et orientée solution. Mais, s’agit-il d’un moyen ou d’un objectif, comment la rendre spontanément opérationnelle, qu’en est-il de son origine et de l’articulation entre le corps et l’esprit ?