Daniel Kunth est Directeur de recherche émérite au CNRS. Il a effectué la plus grande partie de sa carrière à l’Institut d ‘Astrophysique de Paris non sans avoir séjourné de nombreuses années à l‘ESO (European Southern Observatory) au Chili, en Suisse, et à CALTECH (Californie) . Il a effectué de nombreuses missions auprès des plus grands télescopes et depuis 1991 a largement utilisé les instruments du télescope spatial Hubble. Son intérêt s’est porté sur l’étude de l’évolution et de la formation des galaxies. Il a proposé une approche originale permettant d’observer le rayonnement de l’hydrogène émis dans l’ultraviolet. Cette émission permet de sonder l’Univers proche et lointain. En 1991, convaincu que l’accumulation des connaissances sans partage reste une activité vaine, il s‘est investi dans la diffusion des connaissances et a été initiateur de la Nuit des étoiles. Son approche transversale, met en oeuvre des techniques et des disciplines variées : conférences, débats, participation à des rencontres art-science ou science-société, écritures de chroniques, livres, conception d’expositions, collaboration à des films…
Sujet de société toujours actuel et brulant que les scientifiques n’aiment pas aborder et qui pourtant les rattrape. Cette conférence jette le regard critique d’un scientifique sur les parasciences et l’astrologie en particulier, et qui s’appuie sur un “Que sais-je” intitulé “L’astrologie”.
En psychanalyse cette locution contradictoire soulève la question de savoir si la destruction peut aller de pair avec la créativité ? Quels sont les conditions pour qu’un meurtre (symbolique) s’avère fondateur et quel est l’objet visé ? Le cosmos permet d’aborder les notions de mort, de meurtre et de naissance au sein de l’Univers. Dans notre approche, la science évolue de la même manière, elle brise d’anciennes idéologies, (ou au contraire refuse de la briser) pour enfin créer une nouvelle conception scientifique qui s’accompagne évidemment d’une potentielle nouvelle erreur.
Les Gaulois avaient peur, dit-on, que le ciel leur tombe sur la tête. En tous cas beaucoup de mots nous viennent de là-haut. Une star, on l’oublie parfois, c’est avant tout une étoile et, de l’ouragan au désastre en passant par les cosmétiques de nos trousses de toilette et les malotrus, on reste sidéré par l’influence du ciel sur notre vocabulaire. Ce ciel dans nos têtes, ce sont autant de descendances souvent oubliées, autant d’histoires souvent drôles à raconter.
Notre refuge terrestre en est certainement un et il nous semble lumineux. Et pourtant l’Univers dans son ensemble est incroyablement sombre pour ne pas dire noir. Mais qu’est-ce que le noir ? Pourquoi d’ailleurs la nuit est-elle noire ? Nous touchons là à un grand mystère dont la solution n’est apparue qu’au siècle dernier ! Que dire de toutes ces noirceurs : matière noire, énergie noire et les fascinants trous noirs.
L’univers est vaste et prend son temps ; de plus, il est en expansion. On peut alors lire dans le ciel comme dans un livre d’histoire et remonter le temps en observant les astres. Pour cela, on invente des instruments de plus en plus performants, soit en augmentent la taille des télescopes, soit en explorant la totalité du spectre électromagnétique. La conférence décrira les projets qui verront le jour vers 2010 – 2020, notamment les géants de 45 m de diamètre comme le télescope E-ELT de l’ESO (Chili) et les grands miroirs infrarouge ou radio, tel le JWST de 7 m qui sera déployé dans l’espace ou SKA. Ils seront les ‘yeux de la Terre’ et scruteront le ciel pour déchiffrer les mystères les plus lointains de nos origines.
Déchiffrer le monde. Il s’agit de connaitre nos origines, notre devenir et de maitriser le monde qui nous entoure. Le pouvoir royal s’y intéressait déjà car il y voyait un moyen de maitriser et d’étendre son influence. Les architectes concevaient des lieux au service des astronomes et du pouvoir politique ou religieux. Ils cherchaient à inscrire leurs oeuvres dans le temps et replacer l’homme dans le cosmos. Les symboles qu’ils utilisaient sont explicites: orientations, sphères, carrés, piliers... Les astronomes, quant à eux, observaient l’univers “Hannah et ses soeurs”. Je pars de l’image du “Hubble Space Telescope” du ciel profond et de celle obtenue récemment par le satellite Planck qui montre l’univers 300 000 ans après le Big Bang… puis j’explicite le développement de la complexité jusqu’à l’origine de la vie.