Jacques Balthazart

Professeur Emérite

Biologie Psychologie Neurosciences Comportement Homosexualité Zoologie Cerveau Cognition Neuroendocrinologie

Biographie

Jacques Balthazart est un biologiste belge spécialisé dans la Neuroendocrinologie du comportement, l’étude des mécanismes hormonaux qui contrôlent le cerveau et le comportement. Après une licence (1971) et un doctorat (1977) en zoologie, il réalise un stage d’études post doctorales à l’Institute of Animal Behavior de la Rutgers University (NJ, USA). À son retour à Liège, il fonde le groupe de recherches en neuroendocrinologie du comportement qu’il a dirigé jusqu’en 2014, date de son admission à l’Eméritat. Ses recherches concernent principalement les mécanismes par lesquels la testostérone agit sur le cerveau pour activer le comportement sexuel du mâle ainsi que les contrôles hormonaux de la différenciation sexuelle du cerveau et du comportement. Dans ce cadre il s’est intéressé aux mécanismes contrôlant l’orientation sexuelle, c’est-à-dire le choix d’un partenaire de même sexe ou de sexe opposé tant chez l’animal que dans l’espèce humaine. Il a publié plus de 450 articles scientifiques dans des journaux internationaux. Il est membre du comité éditorial de nombreux journaux et a été Editeur en chef de la revue Frontiers in Neuroendocrinology de 2006 à 2015. Il a été en 2015 élu « Fellow » de l’American Association for the Advancement of Science.

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Conférences

Ces conférences peuvent être réalisées en Français, Anglais, soit sur place, soit par visioconférence.

Biologie de l’homosexualité

Cette conférence a pour but d’exposer les résultats de recherches indiquant que les effets des hormones embryonnaires, eux-mêmes potentiellement sous le contrôle de facteurs génétiques, jouent un rôle prépondérant dans le déterminisme de l’orientation sexuelle. On passera tout d’abord en revue les études animales qui démontrent formellement que de nombreuses différences entre mâles et femelles sont le résultat de l’action des hormones testiculaires pendant la vie embryonnaire. Dans un deuxième stade, on montrera que ces mêmes hormones sont toujours bien présentes et actives dans l’espèce humaine et déterminent les différences sexuelles morphologiques ainsi que certaines différences comportementales entre hommes et femmes. Enfin une troisième partie passera en revue les études cliniques et épidémiologiques qui suggèrent très fortement que ces mécanismes hormonaux jouent un rôle important dans le déterminisme de l’orientation sexuelle humaine.

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Le connectome : nouvelle frontière dans la compréhension du cerveau

Le connectome est la cartographie précise des connexions de chaque neurone dans le cerveau. Le cerveau humain contient au moins 1010 neurones liés par 1014 connexions synaptiques. Par comparaison, le nombre de paires de bases dans un génome humain est de 3x109. La compréhension de ces connexions représente un challenge important pour les neurosciences modernes. Cet exposé présentera d’abord les différentes techniques qui permettent d’étudier ces connexions depuis les études microscopiques de Ramon Y Cajal démontrant que le cerveau est fait de neurones connectés entre eux au niveau des jonctions synaptiques jusqu’aux méthodes d’imagerie moderne (résonnance magnétique nucléaire) en passant par les techniques histologiques de traçage antérograde et rétrograde. Des exemples seront alors présentés plus en détail considérant d’une part les connexions complexes dans le cerveau humain (encore largement à définir) et la circuiterie bien comprise qui chez les oiseaux chanteurs contrôle l’apprentissage et la production du chant.

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Les différences sexuelles et leur contrôle chez les oiseaux

Cet exposé est consacré à une revue des différences sexuelles présentes chez les oiseaux ainsi qu'à une analyse des mécanismes Cet exposé est consacré à une revue des différences sexuelles présentes chez les oiseaux ainsi qu'à une analyse des mécanismes génétiques et hormonaux qui contrôlent l’apparition de ces différences. Dans un premier temps on passera en revue l’existence de différents modes de reproduction parmi les organismes vivants en insistant sur la différence entre reproduction sexuée et reproduction non sexuée. La reproduction sexuée est associée à l’existence de deux phénotypes adultes, des mâles et des femelles qui présentent des spécialisations importantes. Ces différences entre sexes affectent non seulement les structures reproductrices primaires et secondaires mais aussi un ensemble de caractéristiques qui comprennent le plumage, le comportement, divers aspects de la physiologie et enfin le cerveau. Des exemples largement illustrés de toutes ces différences seront présentés. Dans un deuxième temps on analysera les mécanismes qui contrôlent le déterminisme du sexe et des différences associées. Il s'agit chez les oiseaux de chromosomes sexuels qui par l’expression différentielle d’un gène spécifique induisent la formation soit d’ovaires soit de testicules. Les sécrétions hormonales de ces gonades (ovaires, testicules) de nature différente (testostérone, œstradiol) vont alors induire l’essentiel des différences sexuelles qui affectent les oiseaux adultes. Une contribution génétique plus directe a cependant aussi été mise en évidence.

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Mélodies neuronales : des oiseaux chanteurs malins comme des singes

En entendant chanter moineaux, pinsons ou canaris, on ne s'imagine pas le jeu étrange auquel se livre leur cerveau tout au long de l'année, ni la complexité surprenante de ce cerveau et des comportements qu’il est capable de contrôler. On a pensé pendant longtemps que le cerveau des oiseaux était primitif et ne représentait qu’une excroissance des ganglions de la base (le striatum) qui contrôlent les mouvements. Cette idée a été récemment révisée et il est maintenant clair que les oiseaux ont un cerveau largement semblable (homologue) à celui des mammifères. On s’est rendu compte en parallèle que les oiseaux étaient capables de réaliser des tâches complexes et possèdent des capacités cognitives qui approchent, si elles n’égalent pas, celles des mammifères les plus évolués. Cette conférence passera en revue des études récentes qui soutiennent ces affirmations. La deuxième partie de la conférence sera alors consacrée à une analyse plus approfondie des mécanismes de contrôle du chant chez les passereaux et de la surprenante plasticité neuronale qui y est associée. L’ensemble de ces données démontrent la complexité des relations cerveau-hormones-comportements chez les oiseaux et illustrent parfaitement le rôle clé joué par ce groupe zoologique dans les progrès de la neurobiologie, de l’endocrinologie du comportement et de l’éthologie.

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